mercredi 12 décembre 2007

Election du conseil fédéral : c'est fait !

Christophe Blocher n'a pas été réélu au conseil fédéral et Mme Eveline Widmer-Schlumpf a accepté son élection.

Nous félicitons la nouvelle conseillère fédérale et le parlement qui l'a élue. Toute la Suisse peut se réjouir et faire la fête.

Mr Blocher et Mme Widmer-Schlumpf ont tous les deux pris la parole ce matin au parlement, cela vaut la peine d'entendre ces deux discours (sur le site www.rsr.ch ). La différence de style parle d'elle même.

Une page se tourne et nos députés vont pouvoir enfin travailler sur les vrais problèmes : le réchauffement climatique, la place de la Suisse en Europe et dans le monde, le financement futur des assurances sociales, une gestion digne et sereine des flux migratoires, le sentiment d'insécurité, le soutien à l'éducation et la recherche etc.

Beaucoup pensent que Blocher et l'UDC seront plus nuisibles dans l'opposition. Cela ne sera pas le cas si le parlement parvient à travailler de façon constructive sur les dossiers importants. Courage !

Bilan de la lettre ouverte

La lettre ouverte au parlement (sur gopetition) a obtenu 565 signatures. Nous l'avons envoyée à plusieurs journaux, mais il n'y a pas eu de réactions et elle n'a pas été publiée dans la presse.

La lettre a par contre été reproduite sur plusieurs blogs politiques, elle est assez visible sur internet et nous l'avons fait connaitre aux députés.


Election du Conseil Fédéral, encore un peu de suspense...

Une grande majorité des médias prédisaient que rien ne se passerait aujourd'hui ; ça sera le statut quo. Eh bien non ! Le parlement s'est montré courageux et créatif. Le PDC a joué finement et gagné : la démocratie suisse s'est renforcée. On ne joue pas au chantage avec l'assemblée fédérale. Bravo à nos député(e)s !

Il reste à savoir ce que décidera Mme Widmer-Schlumpf. Si elle refuse son élection, un nouveau scrutin sera organisé. Suspense jusqu'à jeudi 13 décembre au matin.

lundi 10 décembre 2007

Il y a 8 ans

Il y a 8 ans, le 15 décembre 1999, l'élection du Conseil Fédéral faisait déjà beaucoup parler de Christophe Blocher. Les libéraux avaient déjà constaté que la formule magique avait du plomb dans l'aile et prédit que "la candidature de M. Blocher, si elle réussissait, entraînerait la fin de ce mode de gouvernement".

Il est intéressant de relire l'intervention de Monsieur Rémy Scheurer (Lib, NE) :

Le groupe libéral exprime sa conviction qu'un gouvernement de concorde est idéalement préférable à toute autre composition de gouvernement. Mais il constate aussi que la "formule magique" a beaucoup perdu de son charme initial, et qu'elle est tout à la fois affaiblie et affadie. En conséquence, le groupe libéral pourrait donner son appui à un gouvernement d'accord sur un programme d'action et disposant d'une majorité parlementaire avec, face à lui, une opposition qui bénéficierait des instruments de la démocratie directe et qui aspirerait à l'alternance.
Cependant, aujourd'hui 15 décembre 1999, ce n'est pas devant ce choix que nous sommes placés. En effet, après les élections de cet automne, chacun des quatre partis gouvernementaux peut prétendre à deux sièges au Conseil fédéral, mais aucun d'eux ne peut revendiquer à bon droit une autre distribution numérique des sièges à l'intérieur du Conseil fédéral, du moins aussi longtemps qu'il n'y aura pas de vacance. Par ailleurs, le remplacement du système actuel de la "formule magique" n'est pas du tout préparé, pour autant qu'il soit envisagé. Or, la candidature de M. Blocher, si elle réussissait, entraînerait la fin de ce mode de gouvernement, et cela d'autant plus sûrement que les socialistes eux-mêmes ne savent pas toujours s'ils se sentent bien ou mal au Conseil fédéral. Malheureusement, l'arrivée de M. Blocher et le départ des socialistes ne renforceraient pas la cohésion du Gouvernement. Notre collègue, quoi qu'en disent certains, n'est pas un animal politique à se laisser domestiquer dans la cage du Conseil fédéral. Le coup de force tenté aujourd'hui ne signifierait pas du tout le passage d'un gouvernement de consensus plus ou moins respecté, plus ou moins dynamique, à un gouvernement plus homogène. S'il réussissait, ce coup de force remplacerait des incohérences par d'autres incohérences, seuls les points de divergences et les lignes de ruptures changeraient. En attendant une proposition de changement, le groupe libéral doit se contenter d'observer que l'attaque de l'UDC, d'abord annoncée contre le PDC et finalement portée contre le Parti socialiste, montre bien à quel point un parti soudainement gonflé hésite à choisir entre la formule magique et un autre mode de gouvernement qui exalterait les individus plus qu'il ne représenterait l'union de forces apparentées. Dans ces conditions, le groupe libéral ne contribuera pas à faire courir au pays une aventure contraire à toute sa tradition historique. Ses suffrages exprimeront le refus de cette aventure, mais pas son appui définitif à une formule jadis magique et maintenant platement pratique, cela dit quelles que soient les qualités individuelles des conseillers fédéraux.
(source http://www.parlament.ch/ab/frameset/d/v/4601/5107/d_v_4601_5107_5119.htm)

Monsieur Blocher n'est pas entré au gouvernement en 1999, mais en 2003, et la prédiction faite par le groupe libéral en 1999, n'a pas été mise en défaut. Le parlement a la possibilité de corriger mercredi prochain l'erreur qui a été faite en 2003.

dimanche 2 décembre 2007

Quelques pétitions

Réélire Blocher ?
Antigorgias parraine la pétition/lettre ouverte à l'intention de l'assemblée fédérale suisse demandant de ne pas réélire Monsieur Christophe Blocher au Conseil Fédéral (voir les rubriques du mois de novembre sur le présent blog et le site gopetition).

Armes de services à domicile.

Nous soutenons, avec Amnesty International Suisse, l'initiative populaire "Pour une protection face à la violence des armes" sur www.protection-armes.ch. La rhétorique que l'on nous a servi durant tant d'années sur la confiance que nous devons avoir en la solidité psychique du citoyen-soldat n'est plus acceptable suite au récent drame de Zürich, qui n'est hélas que le dernier d'une longue et triste série.

Télévision 24/24 pour les bébés.
Il faut formater le cerveau du futur consommateur dès le berceau... C'est ce qu'a compris Canal Sat qui diffuse une chaîne de télévision 24h/24h destinée aux bébés de 6 mois à 3 ans (!)
Il est urgent de se mobiliser pour la création d’un moratoire visant à interdire ce genre de dérive, et de prendre le temps de réfléchir un peu à ce que nous faisons. Voir la pétition sur www.squiggle.be/appel

Moutons de garde.
Faut-il encore présenter ce sympathique mouvement ? Allez voir leur site et signez en toute confiance. Ces moutons ne sont pas des pitbulls, il ne mordent pas et n'éjectent pas leurs congénères qui seraient de la mauvaise couleur www.moutonsdegarde.ch

Manifeste contre le racisme
A signer sur www.stopracisme.ch

vendredi 30 novembre 2007

Qui est Gorgias ?

Gorgias est un sophiste, un personnage influent de la Cité, il considère que la réalité n'a pas de fondement et qu'il n'existe aucun critère de ce qui est vrai ou faux. Il pratique et enseigne la rhétorique, qui est l'art de convaincre un auditoire par l'éloquence, la flatterie, le rythme de la parole et le jeux des émotions.

Dans l'un de ses célèbres dialogues, Platon met en scène Socrate qui défie Gorgias et ses disciples de lui expliquer ce qu'est la rhétorique. Il ressort très vite de ce dialogue que Gorgias et les rhéteurs recherchent plus le pouvoir et quelques bénéfices personnels que la justice, le bien et la vérité. Celui qui pratique la rhétorique, comme Gorgias, est en somme un marchand de vent et représente un danger pour la société.


Voir le très beau dialogue Gorgias de Platon sur le site
www.philonet.fr/oeuvres/Platon/Gorgias/Gorgias.html


Qui sont les Gorgias d'aujourd'hui ?

Où sont les Socrates qui recherchent le vérité sans se laisser endormir par la puissance des discours flatteurs,la publicité et toutes les machines de propagandes ?

mercredi 28 novembre 2007

Pour signer la lettre ouverte

Pour signer la lettre ouverte aux membres de l'Assemblée fédérale (voir le texte ci-dessous en allemand puis en français),
il suffit de se rendre sur le site

Online petition - Offener Brief an die National- und Ständeräte / Lettre ouverte aux membres de l'Assemblée fédérale,

puis descendre en bas de la page et cliquer sur "sign the petition".


Merci

lundi 19 novembre 2007

Offener Brief an die National- und Ständeräte

Sehr geehrtes Mitglied der Vereinigten Bundesversammlung,

Sie wurden zu einer unserer höchsten politischen Instanzen unseres Landes gewählt, wir sind Ihnen für Ihre Bereitschaft, diese Aufgabe zu übernehmen, und für Ihr Engagement tief dankbar und wir gratulieren zu Ihrer Wahl.
Unsere Verfassung verleiht Ihnen die Verantwortung der Wahl des Bundesrates für die kommenden vier Jahre. Die Unterzeichneten sind davon überzeugt, dass Sie sich dieser Pflicht in grösstmöglicher Unabhängigkeit und im einzigen Interesse unserer Heimat und seines Volkes stellen werden.
Tradition der letzten Jahrzehnte war es, im Rahmen des Möglichen die sich zur Verfügung stellenden Amtsinhaber zu bestätigen und dabei das Parteiengleichgewicht des Parlamentes sowie den Geist der Konkordanz und der Kollegialität zu wahren, die für ein gutes Funktionieren der Regierung unerlässlich sind. Dieser Tradition verdankt unser Land eine beispielhafte politische Stabilität, sie hat auch manchmal notwendige scheinende Anpassungen wie die Nicht-Wiederwahl von Frau Ruth Metzler 2003 nicht verhindert.
Wir als Bürger empfinden nun aber in der Gegenwärtigen Situation ein tiefes Unbehagen was die Wiederwahl Herrn Bundesrat Christoph Blochers betrifft. Die SVP hat die letzten Wahlen fast ausschliesslich auf das Thema eben dieser Wiederwahl konzentriert. Wir alle erinnern uns sehr wohl an den Aufruf « Unterstützt Blocher, wählt SVP », mit dem Bild Herrn Blochers auf Wahlplakaten und in Inseraten im ganzen Land. Das Volk hat gewählt und 70% der Wahlbürgerinnen und Wahlbürger haben nicht SVP gewählt. Nichtsdestotrotz hat die SVP am gleichen Abend des 21. Oktobers die Wiederwahl Herrn Blochers gefordert. Da die Kampagne in ein Plebiszit für oder gegen diese Wiederwahl umfunktioniert wurde, muss nun dem Entscheid des Souveräns Achtung verschafft werden, gerade auch durch die SVP, zu deren Hauptanliegen die Beachtung des Volkswillens zählt.
Eine Wiederwahl von Christoph Blocher entspricht daher nicht dem Volkswillen so wie er in den letzten Wahlen zum Ausdruck kam. Zudem ist aus folgenden Gründen eine solche Wiederwahl unerwünscht :

1) Christoph Blocher hat es in der abgelaufenen Amtsperiode an der zum guten Funktionieren der Regierung notwendigen Kollegialität mangeln lassen.
2) Christoph Blocher selbst mehrmals klar gemacht, dass er im Falle einer Nicht-Wiederwahl in die Opposition gehen würde, er habe kein Problem damit. Dies deutet an, wie wenig er von der Konkordanz hält und wie sehr seine Vision eher derjenigen eines Staates mit Mehrheit und Opposition entspricht. Dies ist durchaus eine legitime Vision, allerdings sollte man daraus auch die Konsequenzen ziehen.
3) Eine Nicht-Wiederwahl von Christoph Blocher wird dazu beitragen, die politische Position der SVP zu klären. Sie müsste dann entscheiden, entweder Kandidaten zu nominieren, die das System der Konkordanz mittragen oder aber sich aus dem Bundesrat zurückzuziehen. Weder die SVP noch irgendeine andere Partei sollten gleichzeitig in der Regierung und in der Opposition agieren dürfen, je nach gerade opportunem Vorteil.

Aus all diesen Gründen laden wir Sie ein, bei der kommenden Bundesratswahl Ihre Stimme nicht Herrn Christoph Blocher zu geben.

Mit besten Grüssen,

Lettre ouverte aux membres de l'Assemblée fédérale :

Madame, Monsieur,

Vous avez été récemment élu ou réélu à l’une des charges politiques les plus importantes de notre pays et nous vous remercions de votre engagement.

Notre constitution vous attribue l’importante responsabilité d’élire le conseil fédéral pour les quatre prochaines années. Les signataires de la présente lettre sont convaincus que chacun d’entre vous a à cœur de procéder à cette élection dans la plus grande indépendance et dans le seul intérêt de notre patrie et de son peuple.

La tradition de ces dernières décennies a été de reconduire dans la mesure du possible les Conseiller Fédéraux qui se représentent, tout en sauvegardant l’équilibre des différents partis représentés dans les deux assemblées ainsi que l’esprit de concordance et de collégialité nécessaire au bon fonctionnement du pouvoir exécutif. Cette tradition a donné à notre pays une stabilité politique exemplaire ; elle nécessite parfois quelques ajustements, qui ont, par exemple, conduit à la non réélection de Madame Ruth Metzler en 2003.

Or, en tant que citoyens, la situation actuelle nous préoccupe concernant la réélection possible de Monsieur Christophe Blocher. L’Union Démocratique du Centre est parvenue à orienter la dernière campagne électorale vers un thème principal, sinon unique : celui de la réélection de Christophe Blocher. Nous nous souvenons tous du slogan « Soutenez Blocher! Votez UDC! » accompagné de l’image du conseiller fédéral affiché sur tous les murs de notre pays. Le peuple s’est exprimé, et plus de 70 % des citoyens n’ont pas voté UDC. Mais malgré cet échec, les ténors de l’Union Démocratique du Centre ont exigé, dès le soir du 21 octobre, que Christophe Blocher soit réélu. Puisque la campagne électorale s’est transformée en plébiscite pro-Blocher, le verdict des urnes doit être respecté, y compris par les membres de l’UDC dont l’une des valeurs phares est l’affirmation de la souveraineté populaire.

Une réélection de Christophe Blocher n’est donc pas compatible avec la volonté populaire telle qu’exprimée lors de la dernière élection. En outre elle n’est pas souhaitable pour les raisons suivantes :

1. Christophe Blocher n’a pas fait preuve durant la dernière législature d’un esprit de collégialité suffisante au bon fonctionnement de notre système politique.
2. Christophe Blocher a lui même affirmé à de nombreuses reprises qu’en cas de non réélection, il agirait dans l’opposition et ne voyait aucun problème à cela. Il montre ainsi lui-même qu’il ne croit guère à la concordance et que sa vision politique est plus proche de celle des démocraties ayant une majorité et une opposition. C’est une vision légitime, mais dont il faut tirer les conséquences.
3. Une non élection de Christophe Blocher permettra de clarifier la position politique de l’UDC. Elle devrait choisir entre présenter une autre candidate ou un autre candidat disposé à jouer le jeu de la concordance ou se retirer du Conseil Fédéral. L’UDC, ni aucun autre parti, ne devrait pas être autorisée à être à la fois un parti gouvernemental et un parti d’opposition selon le bénéfice recherché.

Pour ces raisons nous vous invitons, Madame, Monsieur, à ne pas donner votre voix à Christophe Blocher lors de la prochaine élection du Conseil Fédéral.

Veuillez recevoir, Madame, Monsieur le conseiller, l’expression de nos salutations les plus respectueuses.